jeudi 16 juin 2011

Fleet Foxes - Bataclan (2011)

On leur a fait l'histoire du con qui dit non. Great success.

Fleet Foxes est devenu en quelques années une des sensations de la planète indie. On a entendu tant de bêtises à leur sujet pour qualifier leur musique... La meilleure reste "pop pastorale". En effet, les journalistes paresseux avaient tôt fait de se dire que les harmonies que font Fleet Foxes, ça rappelle les Beach Boys. Beach Boys = Musique pop. La pochette du premier album était une peinture de Brueghel, peintre flamand du Moyen-Âge. Moyen-âge = pastoral. Logique non?
Ne pas s'arrêter à ce que les journalistes disent. Fleet Foxes est grand, et l'a confirmé en live le 30 mai 2011. Après avoir démoli tout ce que 2008 comptait de concurrence, 2011 est venue confirmer que Fleet Foxes n'est pas un miracle d'un album, mais bien un véritable groupe passionnant, varié, rythmé, et dont le son live se rapproche de plus en plus de celui d'Arcade Fire...
La Cigale avait accueilli en 2008 ces 4 Américains issus de la ville du grunge (Seattle), signés sur le label qui restera toujours associé au grunge (Sub Pop). Fringués comme des grunge, leurs voix s'entremêlaient, et créaient des harmonies incomparables. La Cigale chavirait de plaisir. Elle avait consacré ses nouveaux champions, ceux du nu-folk (2nd terme aberrant).


Pour 2011, Fleet Foxes avait vu grand. Un album, "Helplesness Blues", grandiose, et un timing parfait (quelques semaines, le temps que tout le monde connaisse toutes les nouvelles chansons). Le Bataclan, salle comparable à la Cigale, mais plus grande, était prêt.

Elle n'avait pas prévue Josh T Pearson, l'homme à la barbe interminable venu ouvrir en 1ère partie. Une diction comparable à la rencontre d'un chamallow et d'un chewing-gum, et un dynamisme comparable auront eu raison de cet artiste qui a été bien trop mis en valeur ces derniers temps (la presse qualifie son disque d'un des nouveaux grands classiques). Après avoir bien baillé, il fallait se rendre à l'évidence: Paris, donc Le Monde, attendait ses héros.

Ils apparurent, renforcés pour l'occasion par un multi-instrumentaliste qui a apporté cette différence bienvenue au son des Fleet Foxes.
Les morceaux s'enchainent, avec un rythme soutenu, et l'on se rend compte que beaucoup de ces chansons que l'on fredonne avec Robin Pecknold, chanteur à la voix angélique, ont marqués notre mémoire au cours de ces dernières années. Une rythmique martiale, un son plus âpre, une plus grande diversité dans les instruments ont fait gagner à Fleet Foxes une épaisseur qu'on ne leur aurait pas soupçonné. Après tout, ils auraient pu nous reservir le même plat et le même line-up, comme Vampire Weekend. Mais Fleet Foxes garde toujours une bonne secrète, un fond de commerce qu'ils pourront exploiter infiniment: leurs harmonies belles à pleurer, même live. Quel bonheur de les écouter, de les voir...

En sortant, le monde est plus léger, la pression est retombée (pas celle des bières), et tout le monde (bobos et gens normaux) peut se rendre au bar en se disant qu'ils ont vu live un des grands moments de 2011. Merci aux Fleet Foxes pour cette soirée égale à eux-mêmes: généreux, fin, intelligent, et diablement agréable.

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