samedi 16 avril 2011

Alela Diane – The Pirate's Gospel (2007)


Alela Diane est un cliché vivant. Mais un très beau cliché vivant. L'Américaine est née à Nevada City, Californie, dans le Far West. Comme toute fille de hippie, elle fait de la folk, avec Papa qui fait de la mandoline et les vocalises. Alela a un prénom trop cool que personne n'a. En plus, son nom, « Diane » fait que ses ancêtres doivent sûrement être des français qui ont opéré à l'indépendance des Etats-Unis. Pour renforcer le trait, elle utilise beaucoup de visuels venant des Indiens (les vrais, pas les copies d'Asie) dans son univers. Elle pourrait nous dire que son film préféré est « Le Bon, La Brute, et le Truand » ou n'importe quel autre western spaghetti qu'on la croirait sur parole. Elle fait passer une image d'une Amérique profonde, rurale, dans ses vocalises, ses harmonies, et son instrumentations partielle. Quel contraste avec Snoop Dogg par exemple.

La belle nous a pondu un album en 2007 qui a eu une énorme hype en France (disque d'or). Bon, à la différence de Johnny, elle ne l'a pas eu en un jour, mais en 9 mois. Le temps que tous les bobos de Paris se l'approprient, qu'ils en parlent à leurs potes trop bobos autour d'une clope, et le buzz fut fait. Tous journalistes qu'ils sont, ils ont relayé l'info et écrit un article sur cette meuf trop underground, trop hippie, à l'heure où les USA (qu'ils n'ont jamais visité, se contentant de leur maison du Cap-Ferret) sont malades de leur surconsommation. "Voici un disque qui fait du bien ". Les Inrocks a rajouté encore plus un cliché parmi ceux que j'ai déjà mentionnés (et y'en a déjà un paquet). Je cite: « Il y a dans son style quelque chose de très ancien, vierge, pur, autarcique. Elle ne sait pas jouer de reprises. Elle est fascinée par les vieux trucs, l’histoire des objets, la mémoire des lieux, la nature. Elle ne porte jamais de baskets et n’utilise pas l’iPod que son frère lui a offert. Elle écoute peu de disques. “Si je devais partir vivre sur une île déserte, je ne prendrais pas de disques, plutôt ma guitare”, dit-elle. Nous, on enfilerait une redingote, un tricorne et on emporterait The Pirate’s Gospel sur le trois-mâts, hisse et ho. » Mince, j'avais oublié le truc des pirates, et l'iPod. Ils ont raison, ces journalistes, qui ne connaissent des pirates que le rhum et qui ont tous un iPhone, et un iPad... Faudrait les écouter plus souvent.

Roots

Qu'en est-il du disque?

Le disque est réussi. Évidemment, cette voix incomparable happe, transporte, aspire, séduit, rend fou. On aimerait partir avec Alela au bord d'un pick-up, sur une route désertique, avec pour seule compagnie sa voix. Lâcher tout pour voguer, sans plan précis. Oui, on a envie de redevenir le hippie qu'on a jamais réellement été, lâcher tous ses potes, sa meuf qui n'a jamais été cool, et partir au loin. D'accord, mais sans iPhone.

« Tired Feet » est une belle ouverture d'album, une belle introduction, qui pose les bases de l'univers d'Alela Diane. « The Rifle » est une belle ritournelle. Etc etc. En fin de compte, on tourne un peu en rond avec Alela Diane, sauf de temps en temps, où une perle ressort, comme « Oh My Mama ».

Évidemment, c'est toujours plaisant, c'est toujours bon, beau, harmonieux, mais pas touchant, à l'exception de « Oh My Mama », qui parle de sa mère. Oui, c'est beau.

En fin de compte, si vous voulez pécho une meuf, et que vous en avez marre de passer Coldplay et The Verve, vous pouvez toujours passer du Alela Diane. 15 euros le CD, ça vous coûtera moins cher que de la saouler au bar du coin. Et puis, ça évite les maux de tête.

V.

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