jeudi 5 mai 2011

Papercuts – You Can Have What You Want (2009)

Dreampop & Shoegaze: Ne vous attendez pas à voir d'autres qualificatifs lorsque vous irez chercher un peu d'infos sur Papercuts. Pas d'info sur le nom, pas d'influence claires, pas d'identité visuelle forte. On navigue dans sa musique, on rêvasse, on se prend à imaginer des choses en fermant les yeux. Peut-être bien que le terme de Dreampop est adéquat, à condition qu'on ne mélange pas la pop et cette catégorie-ci. En effet, Mariah Carey, c'est de la pop, pas Papercuts.

Papercuts vient de San Francisco. Qu'est ce que cela veut dire? Rien du tout. C'est juste sympa à savoir, et puis ça vous aura instruit.

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L'impression de baigner dans du Raimbaud. Un spleen constant, des chansons belles à pleurer, des harmonies bancales, comme une bougie qui vacille à chaque coup de vent. La voix est peu assurée, on sent que Quever est plus dans son élément lorsqu'il joue, pianote, dirige, harmonise, produit. En effet, Jason Quever est plus un producteur qu'un artiste, enregistrant ses amis comme l'immense songwriter Cass McCombs, les magnifiques Port O'Brien, et les toujours aussi intriguants Beach House.

Jason Quever cite comme influence principale Django Reinhardt. Il est vrai qu'on sent cette même mélancolie lorsque l'on écoute les intros (magnifiques) de « The Mooche » du jazzman, et « Once we walked in the Sunlight » de notre cher ami. Puis vient le magnifique refrain qui intervient tel un rayon de soleil à travers des nuages, nous faisant comprendre qu'après tout, tout va s'améliorer. La voix a beau peu être assurée, Jason Quever s'attache à la placer au centre de ces chansons, même s'il laisse souvent les instruments s'exprimer. Il ne serait que le doux orfèvre, le magicien qui met tout cela en place.




Belle porte


Après Rejoicing Songs (2000), Mockingbird (2004) et Can't Go Back (2007), You Can Have What You Want (2009) est le quatrième effort de Papercuts. Là où Mockingbird et Can't Go Back étaient très inégaux, mais tous les deux magnifiques (notamment Poor and Free et John Brown, sortis respectivement sur l'un et l'autre album), on sent plus de maitrîse sur cet album. On trouve sur You Can Have What You Want des perles pop jouées comme si c'était l'affaire la plus normale du monde. La tristesse mécanique de « The Machine Will Tell Us So » surprend par sa beauté, surtout en ouverture d'album, où l'on place généralement le single qui porte l'album à bout de bras. La rythmique martiale de la batterie vous hypnotisera longtemps, sans vous endormir. S'il fallait en choisir deux autres, ce seraient A Peculiar Hallelujah et Future Primitive. Elles illustreront à merveille Papercuts: un groupe composé d'une tête. De la musique magnifique, toujours belle malgré ses répétitions. Certains trouveront ça mollasson, d'autres passionnant. La balle est dans votre camp.

You Can Have What You Want est recommandé à tout ceux qui veulent accompagner leurs ballades ensoleillées dans la forêt d'une bonne tranche de spleen. Ou simplement aux gens qui ont envie d'aller plus loin que Beach House et Grizzly Bear.

V.

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